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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 19:17

Curieux pays qui laisse naître une polémique sur l'opportunité de l'étude des Mémoires de guerre du Général de Gaulle au bac littéraire de l'an prochain... Au moment où des bacheliers passent l'option planche à voile pour gagner quelques points au bac.

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29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 21:25

Après avoir proposé un projet alternatif sur les retraites nul et non avenu, Martine AUBRY croit pouvoir faire diversion en tançant frontalement et sévèrement le Président de la République.

 

Effectivement Nicolas SARKOZY aurait eu l'outrecuidance de critiquer François MITTERRAND, en particulier sur sa décision de passer l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans. Martine AUBRY y voit de la vulgarité quand il fallait voir une simple relation mathématique entre déficit et âge légal du départ à la retraite, ni de gauche ni de droite, assurément juste. Bref, comme dit le proverbe, le sage montre la Lune, l'imbécile regarde le doigt.

 

Au delà de cette vérité mathématique incontestable il convient de rappeler trois choses.

 

La première c'est qu'au moment de l'élaboration du programme commun de 1981, la proposition n°82 qui faisait passer l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans était constestée par certains socialistes dont Michel ROCARD et Jacques DELORS.

L'ancien Premier Ministre, après avoir commandé un rapport sur les retraites en 1991, le fameux "livre blanc", expliquait qu'une réforme, indispensable, était susceptible de faire sauter plusieurs gouvernements. Il n'a donc rien fait ; en tout cas il n'a rien pu faire puisqu'il a été remplacé par Edith CRESSON quelques temps plus tard. Les socialistes ont donc laissé le système se détériorer et il a fallu attendre le gouvernement BALLADUR pour que des décisions courageuses soient prises en 1993.

Quant à l'ancien Président de la Commission Européenne, c'est le papa de Martine AUBRY. Martine va à la mer. Martine va à la campagne. Malheureusement il n'existe pas dans la collection un Martine suit les traces de son papa. Et franchement cela manque dans la bibliothèque.

 

La seconde c'est que la critique des erreurs du passé est la moindre des choses en démocratie. Les socialistes en savent quelque chose, eux qui ont critiqué la période MITTERRAND avec cette fameuse expression : "le droit d'inventaire". Mais sans doute que lorsque l'on est socialiste, la démocratie ne s'applique pas pour ceux qui ne le sont pas (socialistes).

 

La troisième c'est que la retraite à 60 ans est présentée comme un "acquis social". Cette expression laisse à penser qu'il s'agit d'un cadeau donné généreusement aux Français. Or ce n'est pas le cas du tout. Il s'agit d'un droit, certes social, que les Français sont forcés de payer. La gauche aime à parler de l'humain. Mais en réalité pour la gauche le citoyen n'est pas un humain, c'est un consommateur en puissance de droits sociaux. Sauf que cette consommation a un coût et le consommateur doit passer à la caisse : augmentation des prélèvements sociaux et fiscaux, perte de compétitivité, chômage de masse, modération salariale, abaissement des marges ou répercussion des coûts sur les prix... La Dame des 35 heures aurait pu quand même s'en rendre compte.

 

Non. Il faut se positionner pour 2012 et comme Martine AUBRY a pour modèle François MITTERRAND alors il n'est pas difficile d'imaginer les conséquences de son éventuelle élection en 2012. Une première année où l'état régale : retour de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans par exemple... Suivie d'un coup de massue fiscal et social les années qui suivent. Faire en 2012 du 1981, est-ce cela le programme de progrès proposé par le P.S. ? A quand le livre Martine suit les traces de son Tonton ?

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 22:38

Alors que le Parti Socialiste (P.S.) vient d'annoncer des solutions pour "sauver notre système de retraite", permettant de trouver 19 milliards d'euros par an, je me devais de contribuer modestement au débat, en répondant aux questions qui vont suivre.

 

 

100 milliards d'euros de déficit en 2050 pour nos caisses de retraite, est-ce grave ?

 

Martine AUBRY semble en douter. 100 milliards d'euros, c'est selon elle l'équivalent de l'augmentation du déficit budgétaire en 2009. Bref si on peut supporter 100 milliards d'euros de déficit budgétaire en plus, il n'y aurait aucun problème à assumer le même montant de déficit pour nos caisses de retraites en 2050.

En dehors du fait que 2009 est une année exceptionnelle et que nous ne connaissons pas le niveau de déficit et de dette pour l'année 2050, la Première Secrétaire du P.S. semble n'avoir pas bien compris l'enjeu du problème.

Emprunter au moins 100 milliards d'euros, chaque année à partir de 2050, pour payer les pensions des retraités est en effet une véritable bombe économique et sociale. Les intérêts de cette dette incompressible et annuelle seront payés par qui ? 

Réduire un budget d'un Etat est déjà difficile, la Grèce en sait quelque chose. En France, quand on décide de diminuer le nombre de fonctionnaires pour réduire la masse salariale, la mesure passe mal... Mais c'est une mesure qui reste possible à faire... En revanche une chose est acquise : diminuer le nombre de retraités est, en tout cas selon nos valeurs d'aujourd'hui, heureusement impossible. En définitive il y a bien des efforts à faire, et à faire dès maintenant, si l'on souhaite sérieusement sauver notre système par répartition.

 

 

Faut-il augmenter la durée de cotisation ?

 

Il semble que nous n'ayons pas vraiment le choix. Le Conseil d'Orientation des Retraites (C.O.R.) estime en moyenne à 45 milliards les sommes à trouver chaque année jusqu'en 2020 pour garantir un financement "équilibré" du système. Après 2020 la situation est encore plus périlleuse.

On a donc d'un côté le gouvernement qui discute avec les partenaires sociaux et qui vient de présenter ses axes, déjà jugés inconcevables par les syndicats notamment sur l'élévation de l'âge légal du départ à la retraite. De l'autre, le P.S. émet des solutions représentant moins de la moitié de ce qu'il faudrait trouver, sans toucher à l'âge légal du départ à la retraite, ni vraiment sur les durées de cotisation. Il faut dire que 2012 est une date bien plus rapprochée que 2050.

Sauf que les données démographiques connues de tous et surtout les données économiques sont implacables. Avec un taux de chômage de 4,5% en France (du jamais vu depuis 19?? !), on aurait un déficit des caisses de retraite de 75 milliards d'euros en 2050... Et il s'agit du scénario le plus optimiste. Il est d'ailleurs assez amusant de constater que l'opposition a critiqué le rapport du C.O.R. en expliquant qu'il était trop pessimiste. Je pense pourtant que n'importe quel gouvernement signerait tout de suite un taux de chômage à 4,5% !

En tout cas cette étude tord le coup à une idée trop souvent avancée : "avec la baisse du chômage il y a plus de cotisants et donc le problème du financement n'existe pas... ". Malheureusement le problème démographique est tel que même un chômage quasi inexistant ne pourrait venir à bout de la question du financement des retraites.

  

 

Faut-il taxer les plus riches ? Faut-il taxer les revenus du capital pour élargir l'assiette ?

 

Selon moi... NON ! Je pense que la proposition du gouvernement qui consiste à créer une nouvelle contribution sur les revenus du capital, en dehors du bouclier fiscal, ne va pas dans le bon sens.

D'abord une petite remarque : il y a un débat pour savoir si cette nouvelle contribution, dont on ne connaît pas le contenu, est une entaille au bouclier fiscal. Assurément oui aux yeux des commentateurs car en payant cette contribution complémentaire certains bénéficiaires du bouclier fiscal donneront plus de 50% de leur revenu fiscal de référence au Trésor Public. Voilà une argumentation un peu sommaire. On peut très bien aujourd'hui être bénéficiaire du bouclier fiscal et donner plus de 50% de son revenu fiscal de référence au Trésor Public ! Par exemple si vous possédez une résidence secondaire la taxe foncière et la taxe d'habitation de cet immeuble n'entrent pas dans le calcul du bouclier fiscal. S'agit-il d'une entaille avant l'heure ??

Mais revenons au sujet. La taxation des revenus du capital pose deux problèmes majeurs. 

Premièrement l'idée de la réforme est de trouver des ressources stables pour garantir le régime par répartition. Taxer les revenus du capital ne permet en rien de respecter cet objectif... Compte tenu de la crise mondiale que nous venons de traverser il est assez difficile de ne pas remarquer l'évolution en dents de scie des revenus du capital. Ainsi une telle mesure rend tributaire l'octroi des retraites à des performances économiques que l'on sait cycliques.

Deuxièmement et surtout, taxer les revenus du capital revient en définitive à tuer notre régime par répartition... Effectivement parmi les contribuables taxables nous trouverons des retraités. Ceux-là, qui ont un immeuble donné en location ou quelques actions, seront contraints via cette contribution de financer leur propre retraite... Sans commentaire.

 

 

Faut-il prendre en compte la pénibilité ?

 

Selon le bon sens populaire, si l'on doit augmenter les années de cotisations, les Français qui ont un travail diffcile devraient pouvoir obtenir de partir plus tôt que les autres à la retraite.

Franchement... J'ai encore envie de répondre NON ! Certes il y a d'abord le problème de la définition qui n'est pas simple à résoudre. Qu'est-ce qu'un métier pénible ? Spontanément on pense aux métiers du bâtiment ou au secteur industriel. Et puis en poussant la réflexion un peu plus loin on s'aperçoit vite qu'il est difficile de trouver des emplois qui ne sont pas pénibles... Après tout le juge de 60 ans qui rend sa décision à minuit au tribunal n'a pas forcément une vie facile. Mais en dehors de la question de la définition ce qui m'ennuie sur ce bon sens populaire ce sont les deux points suivants.

D'abord, s'il y a des métiers plus pénibles que les autres alors peut-être qu'il faudrait s'interroger sur comment on pourrait les rendre moins pénibles... Les caisses de l'assurance maladie ne s'en porteraient pas plus mal, en dehors du seul problème des retraites. Recruter plus d'inspecteurs du travail pour faire respecter les régles élémentaires sur les chantiers coûterait peut-être moins cher à la collectivité (même si cela fait un peu cliché...).

Ensuite et surtout, et là c'est une situation purement franco-française, notre société semble n'avoir toujours pas intégré qu'on n'avait pas l'obligation de faire LE même métier durant toute sa vie professionnelle. Pourquoi quelqu'un qui fait un métier dit pénible est-il condamné à le faire pendant 42 ans ? Je n'arrive pas à comprendre ce consensus alors que dans le même temps des enquêtes successives ont pu démontrer la gabgie de la formation professionnelle. Voilà un secteur qui devrait être réformé tant dans ses moyens que dans ses objectifs. On devrait pouvoir se former tout le long de sa vie et pouvoir se reconvertir sans que cela paraisse anormal et sans être découragé. Alors que tout le monde se gargarise de mots tartes à la crème comme solidarité ou encore égalité, comment notre société peut-elle accepter qu'une personne qui souffre physiquement au travail dès 40 ans, puisse partir à la retraite deux ans avant tous les autres au nom de la pénibilité ? Est-on réellement certain de traiter le problème avec ce genre d'expédients ? Combien coûtent à la société les arrêts de travail ou encore les prestations de travail pour invalidité du fait de la pénibilité du travail ?? Bref, tenir compte de la pénibilité me choque car cela valide de manière expresse l'incurie de notre formation professionnelle.

 

 

Alors, quelles solutions ? 

 

Trois solutions de bon sens et en même temps "obligatoires" seront déployées :

- l'augmentation du taux de cotisation retraite dans la fonction publique, en retrait aujourd'hui d'à peu près trois points par rapport au secteur privé

- l'augmentation de la durée de cotisation

- la diminution du taux de cotisation "chômage" pour augmenter d'autant en valeur le taux de cotisation "retraite" une fois la venue d'une diminution structurelle du chômage.

 

S'il faut trouver une taxe pour aider au financement du système, j'ai une idée ! Il est vrai qu'inventer une taxe n'est pas très difficile... On pourrait donc inventer une contribution sur toutes les machines remplaçant l'homme dans les secteurs non délocalisables. Je pense par exemple aux distributeurs automatiques (de billets, de boissons, de DVD, de pizzas !, etc). Une contribution sociale forfaitaire de 100 € par mois pour chaque distributeur de billets en France, rapporterait 60 000 000 d'euros par an (il y a 50 000 DAB en France environ).  Dès lors que les machines créent de la valeur à la place de l'être humain il ne serait pas anormal qu'elles contribuent aussi à la pérénité du système, sans pour autant que cela nuise à l'investissement et à notre compétitivité.

 

Mais si vous avez d'autres solutions, à vos claviers !!

 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 23:31

Certes le titre peut paraître un peu sévère. Mais après avoir annoncé la semaine dernière la création d'un nouveau mouvement politique, Dominique de Villepin a reçu les éloges des journalistes. Je ne peux résister à la tentation de leur répondre et de démontrer par la même occasion que le flamboyant avocat avait perdu toute crédibilité à la suite de son monologue style Premier Empire.

On se demande d'abord d'où vient ce retournement d'opinion au sein des rédactions, rédactions qui avaient toutes fustigé le Premier Ministre depuis les débuts de l'affaire Clearstream. Il ne parle pas à un camp, il parle à la France, pouvait-on lire. Ou encore : Quel lyrisme ! Il a réussi à faire pleurer son auditoire. Bref, en plus des 200 caméras, les violons étaient de sortie. En réalité il est très difficile de ne pas voir l'appétence des journalistes pour des divisions éventuelles au sein de la majorité présidentielle. Quelle gourmandise !!

 

Alors, pourquoi Dominique de Villepin n'est pas crédible ? D'une part parce que son propos est faux et incohérent et d'autre part parce que sa stratégie n'a pas d'avenir.

 

Tout son propos est faux et incohérent. Le bouclier fiscal ? Il l'a mis en place avec son ministre Copé. Une cinquième tranche d'imposition à l'impôt sur le revenu ? C'est lui, à nouveau avec Jean-François Copé, qui a décidé de passer de 6 tranches d'imposition à 4 (en ne comptant pas la première à 0%).

La majorité a appuyé sur les boutons "burqa" et "sécurité" pour faire augmenter l'U.M.P. dans les sondages ?

S'agissant de la burqa, demandons au député de Vénissieux, le communiste André Gérin, ce qu'il en pense... Ayant mis le problème sur le devant de la scène en juin 2009 avec des députés de tous bords, il a présidé la mission d'information parlementaire sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national. On doute qu'il ait fait tout cela pour favoriser l'U.M.P..

Concernant les problèmes de sécurité, Dominique de Villepin ne peut cacher qu'ils existent... Il les connaît fort bien, lui qui a été Ministre de l'Intérieur sous Raffarin et lui qui a dû "gérer" les émeutes d'octobre 2005 en déclarant l'état d'urgence. L'U.M.P. n'a pas besoin d'appuyer sur un bouton pour que les Français soient victimes ou spectateurs de violences ou autres dégradations.

 

Mais plus encore que le propos, la stratégie de l'ancien Premier Ministre ne tient pas la route et n'a aucun avenir. Il nous fait du François Bayrou. Comme lui, il pense que la République est en danger car les médias sont sous-contrôle du pouvoir, de Nicolas Sarkozy en clair. A cet effet, tout comme le Président du Modem,  il a signé l'Appel républicain de Marianne, sorte de jus d'encéphale imbuvable qui, notamment, tenait à réaffirmer l'attachement des signataires à l'indépendance de la presse et au pluralisme de l'information.  A voir le nombre de journalistes à sa conférence de presse et les papiers qui ont suivi, cet appel semble avoir été... entendu. En même temps, puisque seuls 17 personnalités avaient signé le fameux et fumeux appel, on peut se dire qu'il n'y avait peut-être pas matière à s'inquiéter.

Tout comme François Bayrou, il veut remettre en cause le bouclier fiscal et mettre en oeuvre une politique économique et sociale dite solidaire... Sauf que, alors que François Bayrou avait défendu bec et ongle le C.I.P. de Balladur, notre cher Dominique de Villepin, lui, a créé le C.P.E.. Dans les deux cas les projets ont été retirés, car jugés trop libéraux... donc non solidaires... par la jeunesse. On n'en dira pas plus, le nombre de manifestants dans les rues semble suffire.

Tout comme François Bayrou, Dominique de Villepin ne s'adresse ni à son camp d'origine, ni à la gauche. Il est au-dessus de tout cela, lui. Bref. Il y en a un qui a cru que tout était arrivé et on connaît la suite avec le désastre des régionales 2010. L'autre, se pose en concurrent et en copie, pour se partager 4% des voix...

 

On me dira toutefois que si Dominique de Villepin se présente, il fera un bon score, en prenant certes des voix au Modem mais aussi à l'U.M.P.. Oui. Et c'est là tout le problème. Que fera-t-il de ses suffrages ? Peut-il appeler à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour ? Si son entreprise ne sert qu'à faire perdre Nicolas Sarkozy alors effectivement on pourra dire qu'il n'est pas l'homme d'un camp. On pourra même dire qu'il a marqué contre son camp, pas à l'aide de sa main, mais grâce à ses effets de manchette qui semblent abuser pas mal de monde.

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 09:53

Après la soirée électorale d'hier soir, il est temps de prendre du recul et d'établir le bilan de ces élections régionales 2010.
Je vais aborder ce bilan point par point mais si j'avais le malheur d'en oublier un n'hésitez pas à me le faire remarquer.


Une abstention inquiétante.

Avant d'évoquer à proprement parler de la très faible participation enregistrée à ce scrutin, je vais d'abord vous avouer que pour des raisons de santé je n'ai pas pu voter au premier tour. Il m'est donc venu cette réflexion, jamais abordée il me semble. Il existe, à chaque jour d'élection, un taux d'abstention incompressible tout comme il existe un taux de chômage incompressible largement étudié en macroéconomie. Il serait donc très intéressant qu'une étude soit menée sur le sujet pour non seulement établir le niveau de participation au-delà duquel nous ne pouvons pas aller et aussi pourquoi pas pour trouver des solutions pour le faire diminuer en modernisant notre législation. Diminuer un taux incompressible ? Il est en réalité incompressible dès lors que tout a été tenté pour le faire diminuer. Pour ma part j'aurais pu par exemple voter de mon lieu d'hospitalisation par internet ou sur une machine à voter.

Mais revenons à l'abstention. Les taux de 53,6% au premier tour et de 48,81% au second sont peu glorieux. Des études sortiront les prochains jours mais les raisons de ce désamour sont nombreuses. Il y a d'abord le contexte politique qui sera largement abordé ci-dessous. On peut toutefois faire remarquer qu'en plus d'une tradition établie qui veut que les élections régionales ne profitent pas à la majorité parlementaire, force est de constater que l'UMP a râté lamentablement ces élections. Il y a ensuite un contexte économique et social tendu, générant des situations humaines insupportables, qui ne permet pas à la moitié du corps électoral de préférer un camp à l'autre dans la recherche de solutions. Il y a enfin l'échec total de la "collectivité région". Un formidable gâchis. Tout d'abord il n'existe aucun enjeu véritable compte tenu des compétences données à la région. Le F.N. disait que l'U.M.P. votait 90% des projets socialistes. En réalité quand un lycée a besoin d'une rénovation il est difficile de voter contre. Ainsi la région intéresserait sans doute davantage les citoyens si elle avait plus de compétences moins consensuelles. Il y a enfin un mode de scrutin visiblement incompréhensible qui mérite à lui-seul un commentaire approfondi.


Un mode de scrutin visiblement incompréhensible.

Une tête de liste régionale, des listes départementales avec chacune une tête de liste, un scrutin à deux tours... Tout est fait pour que le "citoyen étalon" soit perdu et surtout désintéressé par ce mode de scrutin. On me dira tout de go : mais vous êtes qui pour dire que les citoyens n'y comprennent rien ??
Il ne s'agit pas de dire que les citoyens sont stupides, il s'agit de constater que ce mode de scrutin met une barrière entre le citoyen et le conseil régional. De plus quelques exemples précis suffisent à démontrer que les choses ne sont pas vraiment claires dans l'esprit des gens, même les plus avisés.

Je note d'abord qu'une très large majorité de Français ne connaît pas le nom de leur Président de région. La probabilité qu'il en soit ainsi pour les conseillers régionaux est très forte. Si vous avez un problème relatif au département vous savez que vous pouvez contacter votre conseiller général, sorte de mini-député attaché à un canton. Mais si vous avez un problème avec la région ? Vous contactez qui et où ? Ainsi le mode de scrutin à la proportionnelle éloigne de facto le citoyen du conseil régional en ne permettant pas à l'élu d'avoir un enracinement.

L'A.F.P. a titré une dépêche hier : tous les ministres candidats sont battus. Voilà un exemple précis qui montre que l'A.F.P. n'a rien compris au scrutin. Tous les ministres candidats, en place éligible (donc non en fin de liste), sont élus... Ils n'ont donc rien perdu du tout puisqu'ils ont tous "gagné" un poste de conseiller régional, le poste d'ailleurs qu'ils visaient car peu étaient finalement têtes de liste régionale.

Au soir du premier tour beaucoup ont discuté l'absence de réserve de voix pour l'U.M.P. alors que dans de nombreuses régions la gauche était arithmétiquement majoritaire. Là encore les médias ont montré qu'ils n'avaient rien compris au scrutin... Car un camp peut très bien être majoritaire en voix dans une région et perdre pour autant l'élection. En effet si le camp minoritaire en voix arrive toutefois en tête dans les départements plus peuplés, qui envoient donc plus de conseillers régionaux, alors il peut être majoritaire au conseil régional. C'est un peu ce qu'il s'est passé dans le duel Bush / Gore où Al Gore était majoritaire en voix mais Georges Bush avait à la sortie plus de grands électeurs. Tout comme en 2001 aux éléctions municipales, où la droite était majoritaire en voix à Paris mais Bertrand Delanoë l'avait toutefois emporté.
J'en viens alors  à la Corse qui bascule à gauche... Selon les médias... Qui avaient auparavant expliqué que l'U.M.P. détenait la région. Deux erreurs :
1/ l'U.M.P. ne détenait pas la région, son prédident de région était U.M.P., ce qui change tout. Il avait été élu Président de région en créant une sorte de coalition majoritaire entre l'U.M.P. et les régionalistes au sein du conseil régional.
2/ au soir du second tour la gauche n'est pas majoritaire et arithmétiquement une coalition peut toujours se former pour la mettre dans l'opposition.

Pour confirmer cette démonstration : aucune chaîne de télé n'a parlé du nombre de conseillers régionaux obtenus par chaque camp, ce qui est quand même ce pour quoi nous avions voté... Cela me laisse pantois.

Bref. En se focalisant sur des pourcentages comme s'il s'agissait d'un scrutin uninominal, les commentateurs semblent n'avoir strictement rien compris à ce mode de scrutin, qui sera d'ailleurs le dernier, dieu merci.

Le retour de la gauche ?

Il faut bien parler en premier des gagnants de ce scrutin. Mais peut-on parler d'un retour ? Non. Depuis 2004 toutes les élections locales sont gagnées par la gauche. Ce n'est donc qu'une confirmation, annoncée d'ailleurs par les sondages depuis les six derniers mois. En nombre de régions tout d'abord la gauche en perd deux mais bizarrement les changements électoraux hors métropole intéressent peu. En revanche la gauche progresse en voix, le fait est indéniable : le niveau de 54% laisse entrevoir des chances de succès dans un futur proche.
Toutefois les problèmes de la gauche ne sont pas résolus malgré cette victoire. L'union de façade a fait recette mais après ? Les socialistes ont gagné grâce aux écologistes et au front de gauche dans une gauche dite solidaire. Sauf que dès l'union scellée on ne parle plus que de Martine Aubry... Il y en a qui sont donc plus solidaires que d'autres.

On comprend bien que pour la gauche maintenant tout reste à faire. Certes elle sait qu'elle peut mobiliser largement son électorat. Mais les questions programmatiques, de leaders ou encore de gestion de cette gauche solidaire ne sont toujours pas résolues. Jean-Luc Mélanchon a par exemple indiqué qu'il lui était impossible de voter pour Dominique Strauss-Khan. Ces questions devront pourtant trouver des réponses si la gauche veut pouvoir l'emporter en 2012 car son succès d'hier soir ne marque pas un enthousiasme débordant. Les grands leaders nationaux avaient en effet indiqué que le bilan des Présidents de région socialistes était très bon : 1 électeur sur 2 est resté chez lui, indifférent.


Le retour du Front National ?

L'excellent score de la famille Le Pen donne lieu à toute sorte de polémiques, inquiétantes tant la mauvaise foi des instigateurs transpire. Quand le F.N. était en-dessous de 10% ce n'était pas bien car Nicolas Sarkozy avait utilisé un discours droitier pour attirer les électeurs frontistes. Quand le F.N. connaît des sommets c'est à cause de Nicolas Sarkozy avec le débat sur l'identité nationale... Bref. Mais qu'a fait la gauche, elle, pour reconquérir les voix du F.N. ? Ah oui, annoncer avant le scrutin qu'elle était favorable au vote des étrangers aux élections locales. Ah oui, en expliquant que parler des Français et de la France, c'était faire le jeu du F.N....

Cet excellent score est pourtant beaucoup plus simple à expliquer. A chaque crise économique les votes extrémistes progressent nettement, expliquant d'ailleurs bien des choses dans l'histoire du XXème siècle. Je note au passage que les partis extrémistes de gauche boivent la tasse à ce scrutin, ce qui explique d'autant mieux la force du vote protestataire F.N..

Là encore la famille Le Pen a fortement mobilisé, ce qui donne un effet de trompe l'oeil avec la faible participation. Le F.N. est néanmoins dans une dynamique qu'on ne pourra pas ignorer.


La droite sans punch.

Reste le cas de la lourde défaite de la droite à analyser. Les députés grognent contre l'ouverture à gauche, certaines réformes ou encore le débat sur l'identité nationale. Je ne crois pas que des réponses seront à trouver dans ces directions, bien au contraire. Le problème est ailleurs. Certes il y a le désespoir face à la crise économique et sociale et la fameuse faible mobilisation de l'électorat proche de la majorité parlementaire lors des élections locales. Mais j'identifie un gros problème qui a scellé le sort de la droite avant même que l'élection n'ait lieu.

La droite n'a plus d'appétit. Vouloir se présenter seule face à tous (cf. sur le débat des régionales sur France 2) c'est très bien et cela peut marcher comme l'a fait Nicolas Sarkozy en 2007. Mais à la condition d'en vouloir et d'avoir du peps. Lors des interviews, les leaders de l'UMP sont en pyjama, subissent les questions et ne peuvent jamais attaquer puisqu'ils ne savent même pas se défendre. Ils font souvent peine à voir. Exemple avec le bouclier fiscal. La gauche a trouvé son angle d'attaque depuis 2007, en racontant n'importe quoi, et la droite n'a toujours pas compris comment il fallait défendre le dispositif. Ainsi quand Laurent Fabius explique hier soir, sans rire, que les contribuables doivent payer pour donner un chèque aux grandes fortunes je ne comprends pas pourquoi Christine Lagarde ne l'a pas interrompu en disant qu'il racontait n'importe quoi. L'argent donné aux bénéficiaires du bouclier fiscal étant la restitution d'un trop perçu par le Trésor Public, il est absolument inepte de dire que les autres contribuables doivent passer à la caisse. Il conviendrait aussi de rappeler à Laurent Fabius, qui prone la justice sociale, que le bouclier fiscal est en phase avec ses attentes, puisqu'il concerne aussi les accidentés de la vie (perte de revenus suite à chômage, maladie, accident du travail ou même année catastrophique pour les indépendants) qui, sans le sou, devraient payer une taxe d'habitation et souvent une taxe foncière qui pèsent de plus en plus lourd dans le budget.

De plus en plus on entend que la droite n'a pas tenu ses promesses... Mais qui rappelle que pratiquement toutes ont été tenues dès l'été 2007 ? Il s'agit donc d'un manque de résultats, pour autant meilleurs qu'ailleurs ? Mais qui explique que la crise économique a mis des bâtons dans les roues à cette politique, comme d'ailleurs elle l'aurait fait pour chacune des politiques proposées aux Français en 2007 ? Quand Cécile Duflot dit que le gouvernement a fait augmenter le chômage de 850 000 personnes en 18 mois, cela montre qu'il existe des Français qui n'ont pas eu vent de la crise économique majeure de 2008/2009... Le discours des leaders nationaux doit nécessairement en tenir compte.

La droite doit donc être fière de ses réformes et se mettre au travail pour préparer 2012... A chaque fois on rétorque au sortant lorsqu'il présente son programme : "mais pourquoi vous ne l'avez pas fait ?" Nicolas Sarkozy, s'il se représente, sera le seul sortant de l'histoire à pouvoir se défaire facilement de cette critique, en disant par exemple :" je croyais que j'en faisais trop !"

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 22:45
Je l'avais déjà écrit lors des élections européennes mais je ne tiens plus en place à cause de la première question de Laurence FERRARI ce soir lors du débat AUBRY / BERTRAND : "est-ce que vous estimez que c'était une bonne campagne ? Ou au contraire vous estimez que cette campagne n'a pas su intéresser les Français parce qu'elle a été émaillée par trop de polémiques, par trop de dérapages ?"
Une bonne réponse aurait été : " et vous, avez-vous trouvé que les médias avaient bien relayé cette campagne ?"

Il faut le redire : la forte abstention pressentie pour ces élections régionales c'est aussi et surtout la responsabilité des médias.

Comme lors des élections européennes, un média publie un sondage 4 mois avant les élections démontrant le faible intérêt des citoyens pour le scrutin. Or il n'y a rien de surprenant à celà puisqu'à cette période personne ne sait qui se présente, puisque les listes ne sont pas encore déposées, et la campagne n'a par ailleurs pas débuté fort logiquement. Mais les médias stressent, notamment les chaînes de télé et de radio car elles doivent organiser leur grille de programmes à l'avance. Elles commandent alors les mêmes sondages et les résultats tombent (3 mois avant le scrutin) : les Français ne sont toujours pas intéressés par cette élection.
C'est décidé : les élections régionales en général et les régions en particulier n'intéressent pas les Français. A quoi bon prendre le risque d'organiser des débats ou même des émissions portant sur la compétence des régions ? On ne peut pas se permettre de faire chuter l'audience... Bref le relai médiatique tourne au carnage : un coup de projecteur par-ci, un pauvre débat de 15 minutes ou en deuxième partie de soirée par-là, le service minimum médiatique (pourtant non voté par les parlementaires !!) se porte bien. L'implication est si faible chez TF1 que la soirée électorale de ce dimanche s'arrêtera à 21h10 pour laisser place aux Experts, comme si l'exécution des élections ne suffisait pas.

Bien entendu dès qu'une polémique éclate les médias sont là : ils en sont friands. Cela fait de l'audience, cela fait vendre du papier. Et contrairement à ce que l'on peut penser ces polémiques ne parasitent en rien le traitement de cette campagne électorale. En effet leur absence n'aurait pas permis d'en avoir et d'en savoir plus sur les régions et les régionales car il a de toute façon été décidé que les Français n'étaient pas intéressés.

Ainsi on se retrouve avec des médias qui font d'un côté un travail minimal sur ces élections et de l'autre annoncent une abstention très importante... Comme si leur rôle était de donner raison aux sondages ! En ce qui me concerne je ne peux que vous inciter à les faire mentir.
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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 23:59

J'ai regardé pour vous, hier lundi 1er mars, le débat organisé par Yves Calvi sur les élections régionales. Six personnalités politiques étaient présentes : Jean-Marie Le Pen (F.N.), Marielle de Sarnez (Modem), Marie-Georges Buffet (Front de Gauche), Cécile Duflot (Europe Ecologie), Benoît Hamon (P.S.) et Laurent Wauquiez (majorité /UMP). 
Voilà mes impressions :

- Beaucoup s'interrogent sur le fait que la gauche présente des listes séparées... Pourtant cette situation permet d'avoir le même temps de parole que le voisin et d'être ainsi invité dans les débats. "Les gauches" peuvent donc exposer leurs vues et surtout peuvent lier leurs forces pour taper 4 fois plus sur la majorité... Effectivement Laurent Wauquiez faisait face à 4 procureurs, rouge, rose, vert et orange, rendant le débat aussi inégalitaire que ridicule, où Cécile Duflot s'est mêmes octroyé le droit de lancer un "taisez-vous" au membre du gouvernement.

- Jean-Marie Le Pen était fidèle à lui-même, tapant sur tout le monde. Mais fatigué, chantant toujours la même rangaine nationaliste, il s'est pris lui-même les pieds dans le tapis en confessant que sur tel ou tel sujet la région ne pouvait rien... Si cela est vrai les électeurs préféreront l'abstention plutôt que d'aller voter et d'aller voter Front National en particulier.

- Marielle de Sarnez s'est elle-aussi rendue ridicule et là-encore à plusieurs reprises. Tout d'abord elle a redit que le Modem ne ferait pas alliance avec l'UMP car l'UMP faisait une campagne "nationale" et non régionale. En revanche elle n'excluait rien avec la gauche. C'est bien connu la gauche ne fait pas une campagne "nationale". De plus elle félicite Yves Calvi qui "est le seul à avoir organisé un débat sur les élections régionales". Yves Calvi, en très bon journaliste de France Télévision, a tenu à préciser que France 3 avait fait de même avec le sémillant journaliste Samuel Etienne... Marielle de Sarnez aurait pu s'en souvenir, puisqu'elle a participé à ce débat de France 3, aussi nul d'ailleurs que celui d'hier, pourtant avec d'autres intervenants : Pierre Moscovici, Jean-Luc Mélanchon et Rama Yade.

- Marie-Georges Buffet... Que dire ? Elle veut donner une gauche à la droite. Vaste programme... qui n'en fait pas un. A par des critiques contre la majorité, des leçons de gestion publique alors qu'elle souhaite nationaliser les banques... Rien, vraiment rien sur le plan régional. Ce qui correspond finalement assez bien à la situation du second tour où les listes de gauche auront fusionné. Le Front de Gauche aura peu, vraiment peu de places éligibles.

- Cécile Duflot : irrespectueuse, pleine de suffisance ("quand on a fait augmenter le chômage de 850 000 personnes en 18 mois on ne la ramène pas" dit-elle à Laurent Wauquiez) et pleine d'insuffisances (personne ne lui a dit qu'il y avait eu une crise économique majeure et mondiale), elle aussi donne des leçons de gestion sans pour autant expliquer comment elle finance ses idées. Par exemple elle souhaite que les régions fassent des travaux d'isolation dans tous les foyers occupés par les pauvres pour qu'ils paient moins de charges... L'idée n'est pas stupide mais comment les régions vont financer ces travaux ? Et l'offre, est-elle adaptée à ce surcroît de demande ? Il semble que la donneuse de leçons n'ait pas vu que cette mesure allait déséquilibrer le marché et de facto créer de l'inflation, rendant la mesure encore plus chère pour les contribuables et l'écologie plus chère pour le consommateur français.

 

- Benoî Hamon : le porte-parole du P.S. n'a jamais parlé des régions sauf pour dire que le bilan des sortants socialistes était excellent... J'aurais aimé entendre des exemples précis sur ces réussites et surtout un peu plus de modestie. Effectivement, celui qui représente un parti qui ne fait pas une campagne nationale... d'après Marielle de Sarnez... s'est lui aussi offert des envolées sur les "échecs" du gouvernement, permettant de faire l'impasse sur le bilan des exécutifs régionaux socialistes. On aurait pu penser que ces réussites soient exposées sur la place publique pour que tout le monde en profite... Et bien non. Même pas un mot sur le joli succès du nouvel ensemble immobilier abritant le conseil régional de Rhône-Alpes, budgété à l'origine 90 million d'euros et finalement facturé 200 million. Aucun mot non plus sur le joli succès des emplois "tremplin", promis lors de la campagne des régionales 2004, censés contrecarrer l'"incurie" du gouvernement Raffarin face à la monté du chômage... Et finalement rarement mis en place ! Rien sur le joli sondage paru récemment démontrant que les Français ne connaissent pas les noms des présidents de région, dont les 20 socialistes qui pourtant ont obtenu des résultats exceptionnels...
Après les 35 heures payées 39, les emplois "tremplin", la bravitude, il fallait trouver un nouveau slogan pour faire mouche lors de cette campagne. Cette année le P.S. a choisi le "bouclier social" pour lutter contre les effets de la politique du gouvernement... On se demande pourquoi il a fallu attendre 2010 pour voir les élus socialistes faire dans le social. Faire du social pour lutter contre les effets de la crise économique en 2008 et 2009 aurait été plus cohérent et sans doute plus utile.

- Laurent Wauquiez : le secrétaire d'état à l'emploi a fait ce qu'il a pu... Dans un débat ressemblant plus à un procès, il a toutefois été percutant, mettant les pieds dans le plat face à une gauche divisée qui assume dans 20 régions le même bilan. Mais il n'a peut-être pas utilisé tout son mordant et toute son énergie face au rouleau compresseur de gauche, aidé parfois sans en avoir le besoin par un Yves Calvi malicieux : "vous reprochez à la gauche de ne pas avoir appliqué les emplois "tremplin" mais vous étiez contre ce dispositif"... Certes. Ainsi quand la droite ne tient pas ses promesses c'est un scandale et c'est très grave ; quand la gauche ne tient pas les siennes c'est moins grave car la droite était contre... Nous le saurons pour la prochaine fois !! En tout cas, puisqu'il n'avait pas à critiquer sa propre action, il a utilement utilisé son temps de parole pour exposer le programme de la majorité... Puisque c'était le seul à le faire, il a tout simplement donné tort à Marielle de Sarnez tout en donnant aussi l'impression qu'il ne s'était pas trompé de plateau : il s'agissait bien d'un débat sur les élections régionales, oui !!


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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 21:45
Dans mon article du 20 janvier 2010 (Burqa, quota dans les grandes écoles : et si on faisait simple) je m'interrogeais sur l'opportunité d'une commision parlementaire portant uniquement sur la burqa.
Pour moi en effet il aurait été plus simple et plus judicieux d'exiger que toute personne dans un lieu public ait la tête dégagée, comme si elle se faisait faire une photo d'identité. Ainsi non seulement le problème de la burqa était réglé mais également celui des voyous cagoulés, en particulier durant les manifestations.

Or hier le sénateur non-inscrit de la Moselle Jean-Louis Masson a annoncé qu'il proposerait une loi visant à « interdire le port de tenues dissimilant le visage de personnes se trouvant dans les lieux publics ».


Dans une interview il livre ces paroles pleines de bons sens... Et qui devraient faire consensus :

"Je suis hostile à l’introduction d’une interdiction du port du voile qui s’appliquerait spécifiquement à la religion musulmane. Je pense que la France, étant une République laïque, n’a pas à régler les us et coutumes liés à telle ou telle religion, ni à cibler une religion plutôt qu’une autre. Par contre, je considère que pour des raisons de sécurité et de transparence, il est nécessaire qu’il y ait une interdiction générale de cacher son visage sur la voie publique et dans les lieux publics, comme les administrations."

"Elle (la loi) ne s’appliquerait pas uniquement aux femmes voilées mais à toute personne. Aussi bien le manifestant qui cache son visage pour se livrer à des actes violents. Que des personnes qui s’attroupent pour des actes de délinquance, des supporteurs de foot dans un stade, les femmes voilées ou telle religion ou secte qui obligerait à garder le visage caché."

Je ne vous cache pas que j'ai été très heureux de lire hier cette interview qui rappelait "étrangement" mon article d'il y a un mois !! Pour une fois que j'ai une bonne raison de me lancer des fleurs... Je n'hésite pas !!

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 16:59
A la suite du jugement rendu jeudi on peut effectivement se poser la question si le Président de la République n'est pas victime d'un procès politique et médiatique.
Certes Dominique DE VILLEPIN a été relaxé mais pour bien comprendre mes interrogations, voire mon indignation, il faudrait d'abord rappeler le contexte. J'ai déjà écrit un article sur ce procès où je pointais les contradictions de Dominique de Villepin qui expliquait qu'il était "là selon la volonté d'un homme" que chacun a pu reconnaître dans la personne de Nicolas SARKOZY. Et durant cette période un autre thème a secoué le landerneau judiciaire : la suppression du juge d'instruction après les propos du Chef de l'Etat et la remise du rapport du Magistrat LEGER en septembre dernier.


Ainsi à la lumière du rappel du contexte voyons ce qu'il s'est passé jeudi. Le jugement est rendu et Dominique de Villepin est relaxé. Il précise qu'il veut travailler pour les Français sans rancunes et sans rancoeurs, toujours persuadé qu'il est la victime d'un système voulu par le Président de la République.
Alors là il faudra m'expliquer : les deux juges d'instruction ayant enquêté sur l'affaire, que je pensais indépendants (o combien depuis la polémique sur le juge d'instruction), ont bien mis en évidence des éléments susceptibles de convaincre le procureur d'agir en justice contre l'ancien Premier Ministre.

Mais Dominique DE VILLEPIN n'a pas été le seul à s'exprimer jeudi dernier. Je ne pourrai pas citer tous les orateurs tant ils sont nombreux alors j'en ai retenu deux. D'abord François HOLLANDE a expliqué que Nicolas SARKOZY avait "voulu" ce procès et que le jugement rendu n'est qu'un retour de boomerang. Voilà un mensonge. Nicolas SARKOZY n'a pas été la seule partie civile dans ce procès et s'il n'avait pas voulu se présenter sur le banc des parties civiles le procès aurait eu lieu sans lui. J'ajoute, puisque Laurent FABIUS est à la mode avec Georges FRECHE, qu'il était partie civile dans ce procès tout comme Dominique STRAUSS-KAHN.

Ensuite Georges TRONC, député UMP villepiniste, a répété une nouvelle fois que Nicolas SARKOZY n'aurait jamais dû être partie civile. Cette réflexion n'a vraiment aucun sens et ce pour deux raisons. D'une part si la justice n'est pas indépendante, comme le pensent Dominique DE VILLEPIN et ses amis, alors le fait que Nicolas SARKOZY soit partie civile ou non n'a vraiment aucune incidence... D'autre part si Nicolas SARKOZY devait attendre la fin de son mandat présidentiel pour agir en justice (donc au plus tôt cela donne un procès en 2012 ou en 2013), qui aurait pu comprendre que l'on rejuge une seconde fois les mis en cause de cette affaire ??

En tout cas les médias ont porté aux nues Dominique DE VILLEPIN, véritable héro, qui a porté l'estocade contre son ennemi SARKOZY (qui lui en plus fêtait son anniversaire ce jour-là...) Quelle gourmandise dans les yeux des journalistes !!
En tout cas ils notent tous un climat d'apaisement puisque Nicolas SARKOZY s'est dit satisfait de ce jugement.


Vendredi matin le Procureur MARIN annonce que le Parquet fera appel... En effet selon lui non seulement toute la lumière n'a pas été faite sur cette affaire mais en plus dès lors que les deux principaux condamnés font appel de leur jugement on ne voit pas comment on pourrait les rejuger sans la présense de Dominique DE VILLEPIN. Il s'agit d'un appel de cohérence qui évite que les deux condamnés chargent un absent. 

Mais ces justifications n'ont pas suffi : pour Dominique DE VILLEPIN, ses amis et l'opposition cet appel du parquet est l'oeuvre de Nicolas SARKOZY.
Je suis consterné par ce procès d'intention médiatique mettant en cause le Chef de l'Etat et surtout l'indépendance de la justice... Car enfin quoi ! Si le parquet ne peut pas faire appel de peur d'être perçu comme étant à la botte du pouvoir, alors la justice n'est plus indépendante !! C'est parce que la justice est indépendante qu'elle peut se permettre d'interjeter appel. En plus d'un procès d'intention on agite une accusation sans preuves, basée sur le lien de subordination entre le Procureur et le pouvoir politique, que l'on semble d'ailleurs découvrir à cette occasion.

Pourtant le commentateur politique de Canal+, Nicolas DOMENACH (directeur adjoint de la rédaction de Marianne) ne s'est pas montré surpris ce vendredi à l'annonce de cet appel. Il a dit en substances : "certes le communiqué de la Présidence de la République était apaisant mais il parlait d'attendus sévères à l'endroit de Dominique DE VILLEPIN et bizarrement peu en ont parlé". Oui c'est un fait !! Tous les journalistes et politiques ont parlé du héro DE VILLEPIN sans faire état des attendus du jugement. Pourquoi ??

Les attendus ont certes montré le manque de preuves s'agissant d'une culpabilité de l'ancien Premier Ministre mais ont mis en avant tout le profit politique qu'il pouvait en tirer et son absence de réaction pour arrêter la calomnie.


Bref dans cette histoire la victime est bien Nicolas SARKOZY et non Dominique DE VILLEPIN... Il est quand même étrange de devoir le rappeler.


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11 janvier 2010 1 11 /01 /janvier /2010 11:12

En ce jour d'hommage de la République réservé à Philippe SEGUIN je me devais d'écrire ces quelques lignes sur celui qui a contribué à me faire aimer la politique.
Car Philippe SEGUIN n'était pas un homme politique comme les autres. La théorie et le dogme n'étaient en rien ses armes à la différence du personnel politique d'aujourd'hui. Non, sa force c'était sa reflexion qui lui permettait d'établir des diagnostics affûtés et bien souvent imparables. Sa préoccupation majeure ce n'était pas sa carrière, c'était l'intérêt général, c'était la République, c'était la France, comme tout vrai gaulliste. Et comme tout vrai gaulliste il savait dire non sans jamais abdiquer devant le prêt à penser.
En plus de son intelligence et de son indépendance d'esprit il restera pour moi comme l'un des plus grands tribuns de ces 25 dernières années. Son éloquence servait superbement son intelligence.

Alors voilà, je dois vous avouer quelque chose. J'ai appris "presque par coeur", sans le vouloir vraiment, quelques envolées de Philippe SEGUIN lors de meetings ou d'interviews. Je vous les livre avec délice.

Sans doute lors d'une convention du RPR en 1996, alors que les sondages sont dramatiques pour la majorité ; parlant des socialistes : " Cela se prépare avec gourmandise, le retour aux affaires... sans projet, sans programme, sans rien !"

Lors de la campagne des législatives de 1997, meeting de Chambéry :
" Les socialistes me font penser à ses ardoises pour enfants qui s'effacent toutes seules."

Lors de la campagne des régionales de 1998 :
" Ne leur donnez pas toutes les clés, ne leur donnez pas tout le trousseau... Car lorsque vous voudrez prendre l'air, vous vous apercevrez que vous êtes enfermés pour de longues années."

Sans doute lors d'une convention du R.P.R. en 1998, le jour même où Lionel Jospin attaqua violemment Jacques CHIRAC dans un discours à Brest :
" Lionel Jospin nous avait pourtant assurés ce matin à Brest que sa tête n'avait pas enflé... Si cela est vrai... Si cela est vrai... On lui conseillera alors de jeter un coup d'oeil à ses chevilles."

Sur le plateau de PPDA, sans doute en 1999, au lendemain d'une interview de Lionel Jospin dans laquelle le Premier Ministre avait expliqué qu'il avait généré les développements d'internet en France, Phillipe SEGUIN était invité à réagir :
" Il était assis là... Je... Je suis très ému !"

Probablement en 2001, compte tenu de l'augmentation de la criminalité sous le gouvernement Jospin, Philippe SEGUIN était interrogé sur l'action du Ministre de l'Intérieur d'alors, Daniel VAILLANT :
" Pour que le Ministre de l'Intérieur fasse quelque chose, encore faudrait-il qu'il y en ait un".


Je suis donc très triste, particulièrement triste. La France perd un grand homme politique ou plutôt un grand homme d'Etat. Qui pour le remplacer ??
Pour le moment je ne vois pas. Il laisse déjà un grand vide.

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  • : Si j'en crois ce que j'entends ou lis ici et là j'ai l'impression d'être à contre-courant des polémiques ou des canardages médiatiques. Je vais donc me faire l'avocat du diable quand le besoin s'en fera sentir.
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