Après avoir proposé un projet alternatif sur les retraites nul et non avenu, Martine AUBRY croit pouvoir faire diversion en tançant frontalement et sévèrement le Président de la République.
Effectivement Nicolas SARKOZY aurait eu l'outrecuidance de critiquer François MITTERRAND, en particulier sur sa décision de passer l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans. Martine AUBRY y voit de la vulgarité quand il fallait voir une simple relation mathématique entre déficit et âge légal du départ à la retraite, ni de gauche ni de droite, assurément juste. Bref, comme dit le proverbe, le sage montre la Lune, l'imbécile regarde le doigt.
Au delà de cette vérité mathématique incontestable il convient de rappeler trois choses.
La première c'est qu'au moment de l'élaboration du programme commun de 1981, la proposition n°82 qui faisait passer l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 60 ans était constestée par certains socialistes dont Michel ROCARD et Jacques DELORS.
L'ancien Premier Ministre, après avoir commandé un rapport sur les retraites en 1991, le fameux "livre blanc", expliquait qu'une réforme, indispensable, était susceptible de faire sauter plusieurs gouvernements. Il n'a donc rien fait ; en tout cas il n'a rien pu faire puisqu'il a été remplacé par Edith CRESSON quelques temps plus tard. Les socialistes ont donc laissé le système se détériorer et il a fallu attendre le gouvernement BALLADUR pour que des décisions courageuses soient prises en 1993.
Quant à l'ancien Président de la Commission Européenne, c'est le papa de Martine AUBRY. Martine va à la mer. Martine va à la campagne. Malheureusement il n'existe pas dans la collection un Martine suit les traces de son papa. Et franchement cela manque dans la bibliothèque.
La seconde c'est que la critique des erreurs du passé est la moindre des choses en démocratie. Les socialistes en savent quelque chose, eux qui ont critiqué la période MITTERRAND avec cette fameuse expression : "le droit d'inventaire". Mais sans doute que lorsque l'on est socialiste, la démocratie ne s'applique pas pour ceux qui ne le sont pas (socialistes).
La troisième c'est que la retraite à 60 ans est présentée comme un "acquis social". Cette expression laisse à penser qu'il s'agit d'un cadeau donné généreusement aux Français. Or ce n'est pas le cas du tout. Il s'agit d'un droit, certes social, que les Français sont forcés de payer. La gauche aime à parler de l'humain. Mais en réalité pour la gauche le citoyen n'est pas un humain, c'est un consommateur en puissance de droits sociaux. Sauf que cette consommation a un coût et le consommateur doit passer à la caisse : augmentation des prélèvements sociaux et fiscaux, perte de compétitivité, chômage de masse, modération salariale, abaissement des marges ou répercussion des coûts sur les prix... La Dame des 35 heures aurait pu quand même s'en rendre compte.
Non. Il faut se positionner pour 2012 et comme Martine AUBRY a pour modèle François MITTERRAND alors il n'est pas difficile d'imaginer les conséquences de son éventuelle élection en 2012. Une première année où l'état régale : retour de l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans par exemple... Suivie d'un coup de massue fiscal et social les années qui suivent. Faire en 2012 du 1981, est-ce cela le programme de progrès proposé par le P.S. ? A quand le livre Martine suit les traces de son Tonton ?