François HOLLANDE gagne donc cette élection présidentielle mais avec un écart plus étroit qu'annoncé. La préoccupation première étant l'intérêt général, on ne peut que lui souhaiter bonne chance.
Cette situation est particulièrement injuste vis-à-vis du travail accompli par Nicolas SARKOZY et la majorité sortante. Non seulement tout a été entrepris pour que la crise soit la moins douloureuse possible pour les Français (la comparaison avec nos voisins est parlante) mais des réformes exemplaires et difficiles ont pu être engagées durant cette période troublée. François HOLLANDE n'a donc qu'à se baisser pour ramasser deux réformes impossibles à mener par un gouvernement de gauche : la réforme des retraites d'une part qui a inspiré bien des livres blancs (oui la gauche aime bien écrire) et la fusion impôt / trésor d'autre part qui avait fait tomber le ministre Christian SAUTTER du gouvernement JOSPIN.
Outre ces réformes impossibles à réaliser par la gauche, François HOLLANDE trouvera la réforme de l'université, celles de la carte judiciaire et du service minimum dans les transports, la réforme historique de la Constitution, les effets de la révision générale des politiques publiques, le Grenelle de l'environnement, les peines planchers ou encore les deux plans FILLON d'ajustement budgétaire.
Mais François HOLLANDE a saisi sa chance. Non seulement il savait que l'image de Nicolas SARKOZY était écornée, mais en fin stratège il avait dû remarquer que la droite avait perdu toutes les batailles de l'opinion face à la gauche et ce sur le terrain économique et social. C'est la première raison de l'échec selon moi. La droite n'a pas su expliquer et défendre ses mesures durant le quinquennat. Il était logique qu'elle soit incapable de défendre le bilan face aux Français. Tout était injuste disait la gauche ? La gauche ne va pourtant pas revenir sur les mesures impopulaires et combattues mais pour autant nécessaires comme les franchises médicales ou les plans FILLON évoqués plus haut. A-ton simplement entendu la droite évoquer cette hypocrisie ? Non.
La deuxième raison de l'échec, selon moi, ne réside pas dans la droitisation que certains élus de la majorité et commentateurs montent en mayonnaise. Il y a bien un désir de protection auquel Nicolas SARKOZY a tenté de répondre avec des solutions logiques et responsables. Non, la deuxième raison est ailleurs. Je l'avais déjà évoquée lors d'un article du 02 mars 2010 sur un débat à l'occasion des élections régionales. Laurent WAUQUIEZ faisait face en effet à Benoît HAMON, Marielle DE SARNEZ, Jean-Marie LE PEN, Marie-Georges BUFFET et Cécile DUFLOT... Il ne manquait que le facteur et la pièce était au complet. Le déséquilibre était manifeste et Laurent WAUQUIEZ n'avait aucune chance de s'en sortir dans ce qui s'est transformé rapidement en tribunal. D'ailleurs je n'ai toujours pas compris pourquoi il avait accepté ce débat où son temps de parole était équivalent à celui de Cécile DUFLOT. Cette situation fait écho à cette élection présidentielle où Nicolas SARKOZY fut seul contre tous : le temps utilisé pour répliquer ne pouvait plus être utilisé pour présenter le projet et pour attaquer les programmes concurrents.
Je pense ainsi qu'il manque un mouvement politique, à la droite ou à la gauche de l'U.M.P., capable de rééquilibrer non pas la droite mais le spectre politique français. Cette idée fait peur car on croit qu'elle affaiblira l'U.M.P.. Pourtant j'ai l'impression que c'est le seul moyen de renforcer la droite républicaine. Nous verrons bien dans les prochains mois comment la droite va se recomposer.