Notre pays adore la polémique mais ces 15 derniers jours je ne suis pas certain que la France en soit sortie grandie. Après l'affaire Frédéric MITTERRAND, l'affaire Jean SARKOZY... A qui le tour suis-je tenté de demander ?
Ces polémiques sont doublement scandaleuses.
D'abord elles sont nominatives. Elles consistent à jeter un nom (et parfois un prénom en plus ! ) en pâture... Et là l'enchaînement est immuable : chasse à courre, jugement de valeur, procès d'intention et lynchage public. Et là tout est possible, même les arguments les plus incroyables pour créer des effets de ricochet sur d'autres personnes. Exemple :
N. SARKOZY a nommé Frédéric MITTERRAND alors qu'il disait vouloir se débarasser de l'héritage de 68. Il est donc en pleine contradiction.
Les événements de 68 n'ont-ils pas un costume un peu trop large pour "expliquer" l'homosexualité, les rapports tarifés et le développement du tourisme sexuel en Asie du Sud Est ?
Elles sont sous-tendues ensuite par des jugements de valeurs... Et là cela pose un sérieux problème de légitimité pour ceux qui s'aventurent dans la tourmente.
Car juger les moeurs d'un homme cela pourrait être acceptable si le juge était irréprochable. Ainsi donner des leçons de morale de patronage à Frédéric MITTERRAND quand ses propres turpitudes de vie de couple ont parasité les ondes un soir d'élections est très curieux.
De même pour l'affaire Jean SARKOZY. Nous serions dans une république bananière d'Afrique, rien que cela... Admettons mais alors il faut se souvenir que cela ne doit pas dater d'aujourd'hui. Jean-Christophe MITTERRAND, fils de François, répondant au joli surnom de PAPAMADI, était le conseiller de son papa pour les affaires africaines entre 1986 et 1992. Françafrique, Angolagate... Tout va bien mais puisque c'est vieux et qu'en plus cela concerne le pouvoir socialiste d'il y a 15-20 ans, cela n'a absolument aucune importance.
En outre la connivence verticale ne doit pas faire oublier la connivence horizontale. Des conseillers généraux sortants et battus aux élections qui trouvent une jolie place de fonctionnaire territorial au sein du Conseil Général sur les injonctions de son Président , cela devrait choquer. Non. Aucune polémique. Et ce n'est qu'un exemple de solidarité entre élus parmi d'autres.
Cela s'explique sans doute parce que la connivence verticale a pour synonyme "dérive monarchique". Dire que la connivence horizontale est une "dérive républicaine", c'est forcément politiquement incorrect.
Toujours est-il que les critiques entendues ont été prononcées par des personnes qui n'avaient, pour moi, aucune légitimité morale pour le faire.
Mais revenons sur le coeur de l'affaire Jean SARKOZY.
On nous explique d'abord que les Français sont troublés. Face à la désinformation rien d'étonnant. Ainsi Laurence FERRARI, mardi soir, a clairement dit que la polémique était née du fait que Nicolas SARKOZY avait nommé son fils à la tête de l'E.P.A.D..
Je crois qu'en matière de désinformation on ne peut pas faire mieux puisque il y a deux erreurs dans cette information livrée à 10 millions de Français ce soir là :
1/ Le Président du Conseil d'Administration ne se nomme pas, il est élu par les membres du Conseil d'Administration composé par des élus des Hauts-de-Seine et de représentants des Ministères de tutelle.
2/ Si Jean SARKOZY est élu Président du Conseil d'Administration, ce ne sera que début décembre (donc la polémique porte sur un événement qui n'a pas eu lieu).
Ensuite la polémique se porte sur les compétences de Jean SARKOZY. Il est jeune (23 ans) et n'a que deux années de droit à son actif. Or l'E.P.A.D. gère des milliards alors mettre Jean SARKOZY à sa tête est inconcevable.
Si Jean SARKOZY n'a pas les épaules pour gérer l'E.P.A.D. cela n'a aucune importance... Car on ne lui demande pas de gérer cet établissement public. S'il est élu Président du Conseil d'Administration et bien il aura la charge de présider le Conseil d'Administration..
Ce Conseil d'Administration aura notamment à nommer un Directeur Général, qui lui pour le coup, devra avoir les compétences requises pour gérer cet établissement public.
Enfin se moquer de Jean SARKOZY sur son manque de diplômes est très injuste. Car sur son C.V. on trouve aussi son mandat de conseiller général depuis 18 mois et du Président du Groupe UMP au Conseil Général des Hauts-de-Seine. Non seulement les responsabilités électives donnent un savoir et un savoir-faire que l'université ne peut donner, mais en plus on comprend aisément qu'elles puissent gêner une scolarité.
La vérité sur cette affaire c'est que personne ne connaît réellement la vérité ! Tout le monde est parti tête baissée en se disant que Nicolas SARKOZY était à l'origine de cette affaire en poussant son fils. Or il se peut que Jean SARKOZY ait mis son père devant le fait accompli. N'oublions pas que Jean SARKOZY a changé le cours de l'histoire à Neuilly en mettant "out" la liste UMP de David Martinon lors des élections municipales de 2008. Jean SARKOZY est sans doute un animal politique... comme les autres.