Les anti-sarkozistes primaires n'ont que cela à la bouche : le Président de la République dévaloriserait la fonction présidentielle par ses faits et gestes.
Pourtant la gestion de la crise économique par le chef de l'Etat est à mon avis irréprochable et s'il est bien un moment où l'on peut juger de la force d'un homme d'Etat c'est bien lorsque la situation est difficile, pour ne pas dire périlleuse. Qui peut penser que Ségolène Royal aurait pu faire mieux si elle avait été élue ? Combien pensent qu'elle aurait fait moins bien ?
En revanche ce qui affaiblit la fonction présidentielle c'est clairement le triste spectacle de ces primaires socialistes. Après les Valls et Montebourg, l'ancienne candidate socialiste vient de déclarer sa candidature. On en attend d'autres : François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Gérard Collomb, Pierre Moscovici... Un éditorialiste dénombrait 18 prétendants possibles à ces primaires ... Et là on peut clairement parler d'une fonction présidentielle désacralisée puisque n'importe qui peut se sentir les épaules assez larges pour se présenter. Pire. Cela fait depuis 2002 que le P.S. nous explique qu'il travaille pour construire un projet (que l'on attend toujours d'ailleurs). Comme il a toujours été dit que le but de ces primaires était de désigner celui qui allait porter ce projet aux Français, on peut se demander quels sont les critères que les sympathisants de gauche vont utiliser pour désigner leur représentant... S'agit-il d'un vote effectué en fonction des sondages ? D'un vote effectué en fonction de la beauté des candidats ? Mystère(s)... En tout cas le candidat désigné ne le sera sans doute pas pour de bonnes raisons.
En définitive dette mascarade ridiculise la fonction présidentielle alors même que les socialistes ne sont pas au pouvoir. Quel joli tour de force !