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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 22:11

Il s'en est passé du temps ! Et pourtant rien a changé !

 

Début 2014, les éditorialistes se payaient François HOLLANDE et Jean-Marc AYRAULT, doutant de leur pacte après l'utilisation à outrance de l'expression publicitaire de "choc".

En cette fin d'été, le premier ministre n'est plus le même mais les journalistes ont conservé avec raison leur ton acerbe : "la croissance est nulle, les dirigeant aussi...".

On comprend leur déception, eux qui ont oeuvré, à leur manière, à la victoire du camp socialiste. Pourtant, le désastre était prévisible (pour ne pas dire anticipé) et malheureusement tous les journalistes ne sont pas passés par ce blog durant la campagne de 2012... 

 

Mais l'exécutif est d'attaque et travaille nous dit-on. Il ne changera rien mais, ayant acquis de l'expérience dans la contradiction, il proposera de nouvelles mesures à la rentrée pour soutenir le pouvoir d'achat. Pourtant, il m'avait semblé que de nouvelles mesures avaient été prises en catastrophe en juillet pour exonérer totalement ou partiellement d'impôt sur le revenu plusieurs millions de foyers fiscaux. Dans l'urgence, cette équipe court derrière l'opinion et ne prend même pas la peine d'évaluer ses dispositifs : il faut sans cesse remettre 1 € dans le juke-box (enfin 1 €, c'est l'expression hein !).

Et le déficit ? La dette ? Quelles questions ! L'Europe, bien entendu.

 

Car après l'exécutif, c'est au tour de l'Europe d'être vilipendée. D'abord par le gouvernement, ensuite par les éditorialistes. Passons sur le premier, les déclarations de M. SAPIN n'ont par exemple aucun intérêt. Demander aux partenaires européens, qui eux ont fait des efforts, d'assouplir la politique monétaire est aussi ridicule que de leur demander de mettre en place les 35 heures. M. SAPIN montre toute l'arrogance française : les efforts ce n'est pas pour la France et les pays qui en ont fait beaucoup sont idiots car on peut négocier une rallonge à Bruxelles...

Non, le deuxième groupe est plus savoureux. Lisez ce cher Laurent JOFFRIN dans LIBERATION :"une saine colère populaire sanctionnera un jour la politique aberrante imposée depuis bientôt sept ans par la classe dirigeante européenne. Sept ans d'austérité, sept ans de malheur... La Banque centrale européenne a étranglé la croissance ; les oukases budgétaires de Bruxelles l'ont achevée... L'erreur de François HOLLANDE ? Tomber dans ce piège orthodoxe."

Tout simplement bravo ! Après avoir vertement critiqué la précédente majorité qui avait dopé les déficits et la dette, on nous explique aujourd'hui que le peuple est étouffé depuis 7 ans et qu'un peu plus de déficit serait le salut. Au fait, en ayant un déficit représentant 4% du PIB on arrive à 0% de croissance... Quel est le niveau de déficit estimé par M. JOFFRIN pour atteindre 1,5% de croissance, taux qui, selon les économistes, est à atteindre si on veut une embellie sur le front de l'emploi ?

 

On voit bien que la situation de la France ne peut se résumer à une dissertation d'économie de lycée comportant une thèse néoclassique et une antithèse keynésienne.

Il est sans doute plus intéressant d'être dans le réel pour voir comment fonctionne notre système économique et ainsi pouvoir détecter ses contradictions. Des exemples ? A quoi bon préserver un crédit d'impôt recherche d'un côté et aligner de l'autre l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail ? A quoi bon mettre en place un crédit d'impôt compétitivité emploi d'un côté et maintenir voire augmenter de l'autre l'imposition des résultats de nos entreprises (l'une des plus élevée d'Europe) ? Le maintien d'une fiscalité élevée sert-il à financer des crédits d'impôts ? Espère-t-on une croissance sans investisseurs ?

 

On n'aura sans doute pas de réponse. On ne peut que constater que la croissance nulle du deuxième trimestre égale la croissance nulle du premier trimestre. J'en déduis pour ma part que la croissance nulle c'est la croissance normale sous une présidence normalement nulle.

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commentaires

L
Effectivement il faut combattre tous les blocages, tous les freins à l'embauche. Mais d'une manière générale certaines réformes sont plus faciles à faire avec 3% de croissance qu'avec une croissance nulle ou presque.<br /> J'en profite pour vous remercier pour vos contributions.
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P
Le problème des seuils à 10 salariés et à 50 est bien réel. Si l'on veut agir sur ce blocage, il faut une mesure véritablement forte et non simplement différer quelques années l'application des seuils
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P
Si l'on veut améliorer la croissance, il faut s'attaquer à tout ce qui décourage l'investissement et l'embauche dans notre pays. Pour cela, il faut de vraies réformes de simplification qu'il s'agisse des normes, de la fiscalité, ou du droit du travail. Tant que licencier un salarié qui commet une faute grave, ou lorsque la situation économique le nécessite, sans être bloqué ou condamné devant les tribunaux, relèvera de l'exploit, les entreprises renonceront à embaucher et à investir en France. Naturellement, il y a bien d'autres blocages, mais celui là est essentiel.
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